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Le 4L Trophy est le raid humanitaire automobile incontournable des moins de 28 ans. Chaque année, 1500 équipages se lancent dans une incroyable course d’orientation de 6500 km. Ils ont 12 jours pour traverser la France et l’Espagne et le Maroc, afin d’apporter des fournitures scolaires aux écoles marocaines en difficulté.

Corentin et Benjamin, tout deux jeunes diplômés de CESI École d’Ingénieurs – spécialité Informatique, ont eu l’opportunité de vivre l’aventure 4L Trophy du 5 au 15 mai 2022. Ils reviennent sur leur expérience.

Le contexte

Durant nos 5 années d’études sur le campus CESI de Bordeaux, nous avons plusieurs fois eu l’opportunité de participer à cette aventure, mais malheureusement cela n’a pas été possible, notamment pour des raisons professionnelles. Le 4L Trophy est un gros projet, que ce soit financièrement mais également en terme d’investissement humain. On a donc choisi de le faire après nos études. La transition entre la fin d’études et le début de carrière professionnelle nous semblait idéale pour se lancer.

L’idée derrière tout ça était était de relancer l’initiative au sein du campus de Bordeaux.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire le 4L Trophy 2022 ?

Benjamin : Il y avait une grosse partie d’aventure dans mon envie de participer à la course, de faire quelque chose hors du commun. Ce n’est pas rien de lâcher le travail, le PC, le téléphone, la famille, les amis, de partir dans le désert avec quelqu’un et être déconnecté de tout pendant 12 jours. Mais il y a aussi une partie humanitaire très importante, car le 4L Trophy c’est avant tout faire quelque chose pour les autres. Et humainement parlant, je ne m’attendais pas à ce que l’aventure soit si intense. Avant ça, Corentin et moi n’étions jamais allés en Afrique, et encore moins dans des zones désertiques traversées pendant la course.

Corentin : À la base, j’ai voulu y participer pour le challenge. Ça faisait un moment que Benjamin avait repéré ce rallye. Je n’étais pas forcément intéressé au début, mais quand il m’a présenté le projet, je me suis dit pourquoi pas. Ce sera quoiqu’il arrive une bonne expérience, que ça me plaise ou non. Je partais sans apriori, sans savoir dans quoi on s’engageait. Et comme le dit Benjamin, la partie humanitaire me tenait également à cœur : on part pour s’amuser et vivre une belle expérience et de l’autre côté, on va pouvoir aider des gens et leur apporter notre soutien.

Les plus grosses difficultés rencontrées ?

Benjamin : En amont de la course, le plus compliqué était de trouver les sponsors, mais on s’y attendait. D’autant plus qu’on venait d’entrer dans le monde du travail, donc nous étions un peu moins impliqués à ce moment-là. On aurait pu mieux s’organiser et anticiper cette partie.

Pendant la course en elle-même, le plus gros problème rencontré fut, je pense, lié à la chaleur. Initialement, la course a lieu en février, mais cette année, à cause du Covid, elle a été décalée au mois de mai. Or, il fait 2 fois plus chaud en mai, et la 4L est une voiture qui n’est pas censée rouler autant de kilomètres par jour. Toutes les voitures du raid ont énormément chauffé : le liquide de refroidissement était souvent en train de bouillir, ce qui nous obligeait à nous arrêter régulièrement avec la crainte que notre aventure se termine. On voyait parfois des gens arrêtés sur le côté qui devaient rentrer chez eux à cause de soucis mécaniques, et ça c’était dur.

Corentin : Effectivement, du fait du peu de connaissances que nous avions en mécanique, nous avions peu d’outils qui nous permettaient d’avoir des indications sur l’état et la bonne santé de la voiture, contrairement à d’autres équipages. L’ajout de sondes sur la voiture leur permettait de détecter plus facilement à quel moment s’arrêter pour éviter la surchauffe ou d’autres soucis.

On a eu beaucoup de chance car globalement nous n’avons pas subi de grosse panne, mais des choses assez faciles à réparer qui n’ont pas remis en cause notre course. Nous nous estimons également chanceux de l’entraide et des bonnes connexions avec des gens qui s’y connaissaient un peu plus sur place. On revient de cette aventure avec beaucoup plus de compétences qu’on en avait en partant, nous avons beaucoup appris.


Votre meilleur souvenir ?

Corentin : L’épreuve marathon ! Nous sommes 2 jours sur les pistes et on dort le soir dans le désert. C’est une soirée où il n’y a pas de bivouac, chacun dort où il veut sur le parcours. C’est vraiment mon meilleur souvenir car les paysages étaient vraiment incroyables, avec des uniquement plateaux de sable à l’horizon. On ressent vraiment ce sentiment de liberté, on se sent seul au monde. J’ai adoré cette partie-là avec des paysages magnifiques et changeants : on passe des montagnes rouges à du sable à perte de vue, en passant par des oasis à certains endroits.

Benjamin : De mon côté, je n’en garde que des bons souvenirs. Il n’y aucun moment que je n’ai pas aimé. Mais je pense que mon meilleur souvenir c’est l’ambiance, le fait qu’on soit tous déconnectés, ensemble, avec de belles rencontres à la clé. On a fait l’aventure à 5 équipages (10 personnes) tout le long. On a parlé avec tout le monde, et c’est un esprit que l’on ne peut pas retrouver ailleurs.

Une anecdote ?

4l Trophy

Nous avons eu un moment de frayeur en arrivant au Maroc… On s’est levés à 1h30 du matin en Espagne pour prendre le ferry, puis on a conduit 800 km toute la journée. À 50 km du bivouac, vers 20h, un des équipages avec qui nous étions depuis le début est tombé en panne. Nous sommes restés 2h en pleine montagne avec d’autres équipages à essayer de réparer la voiture. Personne ne s’en sortait… Finalement, ils ont réussi à démarrer la voiture mais à cause de la panne, ils ne pouvaient plus l’arrêter, donc ils ont continué. Le souci c’est que c’était notre voiture guide à la base, c’était eux qui suivaient l’itinéraire indiqué dans le road book. Et le temps que l’on remonte dans la voiture après qu’ils soient partis, nous nous sommes retrouvés perdus dans la montagne. Il était 22h et il faisait nuit, on ne voyait plus aucune voiture, tout le monde était déjà arrivé au bivouac. Nous avons tourné en rond pendant une bonne heure jusqu’à ce qu’on tombe sur un village où quelqu’un nous a indiqué la route. Nous sommes arrivés tard au bivouac, épuisés avec la journée qu’on avait eue. Comme c’était la première journée au Maroc, ça a directement donné le ton pour le reste de l’aventure.

Mais ça ne nous a pas démotivés pour autant. Les nuits étaient courtes mais les journées étaient tellement incroyables qu’on passait au-dessus de ça.

Pourquoi recommanderiez vous cette expérience ?

Corentin : Les mots-clés de l’aventure : entraide, paysages magnifiques, galères.
On a tous eu beaucoup de difficultés pendant la course, mais lorsque c’est terminé, on se retrouve très vite nostalgique.

Benjamin : C’est l’aventure, on se n’attend pas à ce que ce soit aussi bien, c’est vraiment quelque chose d’exceptionnel, que je recommanderai à n’importe qui. Mon conseil : être très bien organisé dès le début pour mener sereinement l’aventure.